Littérature el watan : Le mystère des taches d’encre d’Imene Mebarki

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Littérature : Le mystère des taches d’encre d’Imene Mebarki

AMINA SEMMAR 05 JUILLET 2020 

Artiste peintre et auteure de livres dans la catégorie jeunesse, Imene Mebarki, lauréate du prix «Saint-Exupéry» en 2015, revient avec un nouvel ouvrage paru aux éditions ENAG et intitulé Le mystère des taches d’encre.

Dans cet ouvrage de 189 pages, l’auteure éblouit une nouvelle fois l’imaginaire des enfants en les plongeant dans le mystère des taches d’encre. Le roman pourrait tout à fait convenir à différentes générations grâce à la fraîcheur de son écriture fluide et poétique.

Des illustrations sont placées dans chaque chapitre permettant aux lecteurs de voyager davantage dans l’univers rempli de mystères et d’énigmes. Dans ce livre, chaque partie connaît sa place et sa fonction.

Le sommaire par exemple se fait appeler le bon sommaire. Quant aux mots, aux phrases, les chiffres et les signes de ponctuation, ils ont libre circulation. Ils vont et viennent dans le livre comme bon leur semblent et quelquefois de manière anarchique.

D’ailleurs, nous pouvons même retrouver l’image illustrant l’anarchie dans le deuxième chapitre. Par ailleurs, nous avons Amir souffrant du syndrome de la page blanche qui, pour renouer avec l’écrire, s’exile dans sa maison de campagne. Et il y aussi l’ange Ryna, le personnage principal en quête de son histoire perdue et de sa demeure éternelle qui, en défilant de page en page, rencontre des taches d’encre. Ryna pose des questions, mais veut particulièrement connaître le secret des taches d’encre.

On veut lui faire croire que ce ne sont que des fautes d’impression, mais Ryna n’est pas convaincue. Toutefois, les dirigeants du livre et les gardiens du sommaire n’allaient pas laisser Ryna tranquille, maintenant qu’ils avaient su qu’elle avait finalement découvert le secret des taches noires.

Lettres manquantes

Dans sa croisade, le petit ange Ryna trouve aussi des lettres manquantes et parfois d’autres en trop. En fait, elle veut tout savoir. Dans sa recherche, elle va franchir plein d’univers et sera confrontée à de belles rencontres, mais aussi à de moins bonnes, allant de la bougie qui se réjouit de mourir au papillon magique passant par le sage miroir. Sur son chemin, elle tombera sur des phrases heureuses et même en colère. Des mots fuyants et quelquefois des pages désertes. Ryna fera même part de discussions rigolotes sur une réunion de hauts responsables qui ne sont autres que les titres.

Mais le petit ange Ryna trouvera-t-elle sa maison éternelle ? Plus qu’un roman fantastique, Le mystère des taches d’encre d’Imene Mebarki est un conte philosophique abordant différentes thématiques de manière subtile et idyllique. Tous nos sens sont déployés pour nous évader dans un monde imaginaire qui nous amène à méditer sur le sens de la vie. A travers les rencontres du petit ange Ryna, le lecteur sera lui-même dans une phase de questionnement et de réflexion mêlant les concepts de la conscience et de l’inconscient.

Ah ! Une dernière demande (de l’auteure), caressez un peu cet ouvrage avant de l’ouvrir, pour éviter de le surprendre… à moins que ce ne soit lui qui vous surprenne !

Imène Mebarki et la magie de la littérature

 

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Imène Mebarki et la magie de la littérature
Parmi les ouvrages les plus intéressants de ces nouveautés, le roman initiatique d’Imène Mebarki « le Mystère des taches d’encre » dans la catégorie jeunesse pourrait certainement captiver les lecteurs de différentes générations grâce à la fraîcheur d’une écriture fluide et poétique abordant des thématiques intemporelles.
Le fil d’Ariane de ce roman captivant est la quête de la jeune Ryna pour trouver des réponses au secret des taches d’encre, des lettres manquantes ou en trop que l’on retrouve parfois dans les livres. En fait, Imène Mebarki plonge, dès les premières pages de ce roman fantastique, les lecteurs dans la magie de la littérature, des phrases, des mots, des lettres, de la lecture tout simplement. Elle redonne à l’acte de lecture le sens de l’émerveillement avec pour guide la mystérieuse Ryna, un ange venu d’un monde imaginaire pour renouer à travers son incroyable aventure la beauté de cet instant suspendu dans le temps où l’écriture prend vie dans une valse de découvertes, de questionnements et de cheminement vers le sens de la vie et des véritables valeurs de l’existence. Plus qu’un roman, « le Mystère des taches d’encre» est un véritable conte philosophique, dont le sens résonne encore plus dans le cadre du plus grand rendez-vous dédié au livre en Algérie.
A l’ère du digital et de la consommation à la chaîne, il est ainsi conseillé aux lecteurs d’avoir une nouvelle perception de la découverte d’un nouveau livre, avec cette demande soulignée dans l’introduction : « Je vous prie et vous supplie de caresser un peu ce livre avant de l’ouvrir, pour éviter de le surprendre, ou alors qu’il vous surprenne». Lauréate en 2015 du prix Saint-Exupéry, valeurs jeunesse, francophonie, pour son conte «le Puits mystérieux», Imène Mebarki a publié de nombreux livres. Avant de se consacrer entièrement à l’écriture, elle a participé à de nombreuses expositions en tant qu’artiste. Un talent que l’on retrouve dans cette publication illustrée de plusieurs dessins qui donnent une valeur ajoutée, insufflant un air féérique dans l’univers des aventures de la jeune Ryna, un ange en quête de vérités.

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sihem bounabi

Culture : Lauréate du prix Saint-Exupéry 2015 Le fabuleux destin d’Imène Mebarki

 

Un conte de fées avec des personnages dessinés qui deviennent des héros dans une œuvre littéraire. C’est le fabuleux destin d’Imène Mebarki et de son petit prince. Imène Mebarki, qui est aussi artiste peintre, est la lauréate 2015 du Prix Saint-Exupéry de la francophonie, pour son roman Le Puits mystérieux, paru chez El Ibriz Editions en Algérie.
«Je n’ai jamais pensé que je vais recevoir un prix en Algérie. Alors, recevoir un prix à l’étranger dans un concours qui voit la participation de plusieurs pays et des maisons d’édition connues comme Gallimard, c’était inimaginable !» nous a confié la jeune auteure. Chez elle, il y a déja une étrange (magique) relation entre la peinture et l’écriture : «Quand je n’ai plus de feuilles de dessin, je me mets à écrire… J’essaye de raconter le tableau pour ne pas l’oublier. Quand, enfin, j’ai à ma disposition le matériel de peinture, je dessine le tableau sur le papier ou la toile. Avec le temps, je me suis mise à écrire des histoires bien à moi, sans oser les proposer à une maison d’édition. Je remercie, d’ailleurs, Samira Bendris des Editions El Ibriz qui m’a fait confiance. Je restais des heures entières à écrire, dessiner et peindre, ne sortant de la maison qu’en cas de nécessité.»
Intitulé Le Puits mystérieux, le premier roman d’Imène Mebarki est sorti récemment. Une première séance de vente-dédicace est organisée à Alger.
La jeune auteure ne se doute pas que le destin est en train de lui ouvrir des portes très lointaines.
«Grande a été ma surprise en apprennant la consécration au Prix Saint-Exupéry ! Je ne croyais pas que les réves pouvaient devenir réalité. Le plus extraordinaire, c’est de recevoir le Prix Saint-Exupéry, l’auteur du chef-d’œuvre Le Petit Prince. Le petit prince est mon ami. Oui, c’est mon ami ! C’est lui qui m’a appris à rêver et aussi beaucoup d’autres choses. Il m’a appris comment aimer l’autre. Le Petit Prince m’a appris à bien voir les choses dans la vie. Il m’a appris les valeurs morales. Le Petit Prince m’a appris le bonheur. Donc le plus extraordinaire pour moi, c’est de recevoir ce prix précisément. C’est comme si c’est lui, le «Petit Prince», qui est allé murmurer aux oreilles des membres du jury de m’octroyer le prix…», fait remarquer l’auteure à la plume enchantée.
Le roman Le Puits mystérieux raconte que jadis, un village situé près du mont Chenoua avait connu une épouvantable catastrophe. Tous les puits se retrouvèrent à sec, excepté un puits «mystérieux» dont l’eau, non potable, provoquait des déformations et la mort. Grâce à Selmane, un jeune et brave homme, l’eau devint saine et les villageois furent sauvés.
L’association française Le Prix Saint-Exupéry-Valeurs Jeunesse a pour objet la promotion et le couronnement d’œuvres littéraires de langue française destinées à la jeunesse dont les thèmes et l’inspiration louent tant les qualités d’enthousiasme, d’optimisme, d’humanisme et de générosité que l’aide à l’enfance et le dépassement de soi. Depuis 1987, le Prix Saint-Exupéry récompense les œuvres littéraires destinées à la jeunesse qui portent les valeurs de l’œuvre de Saint-Exupéry et le sens de la vie de l’écrivain et aviateur français : l’audace (comme celle des premiers vols de nuit), le courage de surmonter les obstacles et la volonté de survie, la solidarité en cultivant la fraternité ainsi que la sagesse qui permet de discerner et dépasser les dimensions trop matérielles. Les lauréats de la 27e édition du Prix Saint-Exupéry sont Imène Mebarki dans la catégorie «Francophonie», Flore Vesco dans la catégorie «Roman», pour De Cape et de mots (éd. Didier Jeunesse) ainsi que Quitterie Simon et Magali Dulin dans la catégorie «Album», pour Le Renard perché (Casterman).
Kader B.

Ajouté le 7 juin 2008
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Entretien avec l’artiste peintre Imène Mebarki «L’artiste, ça fait de la politique»

 

Imene Mebarki a trouvé le fil d’Ariane entre la littérature, la psychologie, le septième art et les arts plastiques. La jeune artiste algéroise a participé à de nombreuses expositions, dont la toute dernière, «Panorama de la peinture algérienne», est en cours à Cherchell. Ses œuvres surréalistes portent des titres comme «Alger, autre monde», «Chemin de la paix», «L’Algéroise» ou «Danger civilisation». Elles nous font réfléchir. Cette artiste, disons, autodidacte, (elle a fait un passage par l’Ecole des beaux-arts) a également illustré des livres pour une maison d’édition française et une maison d’édition algérienne. Imène Mebarki est en train de penser à des œuvres inspirées du roman «Nedjma» de Kateb Yacine.

Propos recueillis par Kader B.

Le Jour d’Algérie : Comme tout artiste peintre, vous avez certainement des influences.
Imène Mebarki : Oui, il y a toujours des influences. Mais, en ce qui me concerne, ce ne sont pas les peintres qui m’influencent, mais les écrivains. Actuellement, je suis en train de relire
«Nedjma» de Kateb Yacine. C’est un roman plein d’énigmes et à chaque relecture, on se pose de nouvelles questions. J’adore ça et j’ai déjà dans la tête des sujets pour mes prochains tableaux.
J’allais oublier, il y a aussi l’influence du cinéma. Certains films sont inoubliables et je cite «Beethoven». J’aime également les films historiques et on se rappelle des faits mieux qu’en lisant des ouvrages d’histoire.

On a aussi l’impression que vos êtes un peu style manga.
Durant mon enfance, je regardais assidûment les dessins animés japonais comme «Sandy Bell» ou «Junger». Dans des tableaux, je reproduis ça, un peu sous forme de bande dessinée. Ce n’est pas exprès, ça vient comme ça, de manière spontanée, je ne calcule pas. Mais, ce genre de tableaux, je les peins pour moi et c’est très personnel, bien que je les expose de temps en temps. Cela dit, j’ai aussi d’autres tableaux où il y a beaucoup de recherches dans les techniques, les couleurs, etc. J’essaie d’explorer la psychologie dans l’art et j’effectue des recherches dans le domaine de la perspective. J’essaie de savoir comment l’autre, le visiteur, va réagir à la vue d’un tableau, quelles questions il va poser…

Et qu’est-ce que vous avez déjà remarqué ?
J’ai constaté que les couleurs rouge et noire attirent… et, bien sûr, une belle femme. Les gens préfèrent aussi quand il y a beaucoup de matière dans le tableau et quand on peut la toucher comme dans une sculpture. Mon travail à la galerie Racim est comparable à un sondage. Je vois des gens, des écrivains et je discute avec les visiteurs. J’ai constaté, par exemple, qu’il y a des gens pauvres qui s’intéressent à l’art, plus que d’autres, pourtant riches.

Quel est, selon vous, le rôle de l’artiste ?
L’artiste doit être à la page. Certains di-sent que l’artiste ne doit pas faire de la politique. Mais, par exemple, si on fait un tableau sur la Palestine, on fait de la politique. La Palestine, d’ailleurs, il ne faut pas cesser d’en parler et pas uniquement à l’occasion d’El Qods, capitale éternelle de la culture arabe. La neutralité, en réalité, n’existe pas et on n’est jamais indifférent. Mais, c’est vrai que l’artiste doit garder sa liberté et son indépendance. Dans son livre «L’intellectuel et le Pouvoir», Edouard Saïd a dit que quand le Pouvoir veut faire taire un artiste ou un intellectuel, il lui donne un poste. L’artiste, normalement, doit voir ce que les autres, même la personne concernée, ne voient pas. Il se sacrifie, mais il se sent bien parce qu’il a au moins servi à quelque chose en aidant les autres

Comment définir votre style ?
C’est du figuratif et, surtout, du surréalisme. Dans le surréalisme, c’est le côté caché qui prime, on imagine l’âme des choses et, par exemple, une table je la vois autrement. Le sujet n’apparaît pas directement et, par exemple, le terrorisme, je lui donne une image plus abjecte que la réalité. Par ailleurs, j’aime bien les contes de fée. Je m’intéresse à ce qui se passe dans la société, au patrimoine, à la sagesse des vieilles personnes, etc. J’écris l’histoire et en même temps je peins. J’ai lu beaucoup d’ouvrages de psychologie, Freud, Daco, etc. J’ai également lu et apprécié «l’Alchimiste» de Pablo Coelho et «Le rouge et le noir» de Stendhal. Pour résumer, je m’intéresse aux mécanismes de l’âme, au langage des signes et aux autres expressions que j’essaie de mettre dans mes tableaux.

Le meilleur moment de la journée, c’est après la fin d’un tableau ?
Oui, mais c’est aussi quand j’ai tout terminé la nuit et que je vais commencer la lecture d’un livre.
K.B.

IMENE MEBARKI, UNE ARTISTE-PEINTRE Autodidacte et fière de l’être …L’Expression : 15 – 12 – 2003

 

Au milieu de cette jeunesse perdue qui cherche encore ses repères, la sagesse et la sensibilité de l’artiste font chaud au coeur.
Imène Mébarki est une jeune autodidacte qui a hérité de la sagesse de son père et de sa sensibilité artistique qui vont faire d’elle, à coup sûr, une artiste-peintre dont on entendra parler, pourvu qu’elle reçoive l’attention et l’aide qu’elle mérite. Née à Alger, un 23 septembre 1978, cette jeune fille pleine de fougue et pétillante de vie se découvre très tôt un goût prononcé pour la peinture et un don particulier pour l’art.
Sur ses cahiers d’écolière, des dessins, des esquisses, des croquis ; plus tard ce sont carrément des tableaux, des fresques, des sculptures, faits un peu au hasard des sensations, gestes spontanés appris sur le tas, nés d’une répulsion à certaines situations, d’un rejet d’une société qui dépérit à vue d’oeil, d’un dégoût envers une jeunesse qui va à la dérive sans se rendre compte du temps qu’elle gaspille inutilement, d’une vie chère mais rendue très insignifiante…
La jeune Imène, issue d’une famille modeste de cinq enfants, battante, dit qu’elle a toutes les raisons de vouloir crier à qui voudrait l’entendre, et même à ceux qui ne le voudraient pas, que la vie est précieuse, que nous sommes sur terre pour accomplir une mission, que nous devons tous nous tracer un but, que notre jeunesse doit réagir à ce qui se passe autour d’elle et ne pas rester passive face à ceux qui voudraient la diriger. Tout ceci, elle a décidé de le dire à travers ses oeuvres qu’elle expose fièrement et dont elle parle amoureusement et avec fougue dès que l’occasion lui est donnée.
Toute nouvelle dans ce monde de l’art auquel elle tente de s’intégrer, avec le peu de moyens qu’elle a, mais riche de ses convictions, de ses idées et de son talent, Imène Mébarki a exposé ses oeuvres une toute première fois au Centre de loisirs scientifiques de la rue Didouche le 14 août 2003, puis à la Galerie d’arts de cette même rue le 15 septembre; à Bab El-Oued et grâce à Arts et Culture, elle a participé à une fresque où il lui a été possible de communiquer sa passion aux jeunes de la rue ; puis, au mois de Ramadan, les amoureux de cet art ont eu l’occasion d’apprécier ses 75 tableaux au TNA puis à la salle El Mougar. Son oeuvre est très symbolique, très significative ; ses sculptures, par exemple témoignent d’une amère réalité que l’artiste veut dénoncer : un visage difforme de l’arabe, cette race qu’on veut exterminer en multipliant ses soi-disant défauts, un autre visage humain qui symbolise d’un côté, la vie et d’un autre la mort, c’est «pour dire à l’homme insatiable qui veut assouvir tous ses désirs, qu’il ne doit pas oublier qu’il y a une mort, et également à celui qui ne sait pas apprécier la vie, qu’il faut aussi la croquer à pleines dents…», des tableaux destinés aux femmes qui ont perdu leur féminité, leur douceur, leur personnalité, des femmes qui ne s’occupent que de leur physique, des tableaux de femmes, parfois belles, parfois laides, en tenue de soirée (sa formation de styliste-modéliste y est pour beaucoup), tentantes mais qui cachent bien des misères; le sida, la drogue, le terrorisme, la violence, l’insouciance, l’inconscience, la misère, beaucoup de maux qui font mal à cette jeune fille qui voudrait tant en parler, qui voudrait tant qu’on l’écoute. Ses tableaux qu’elle appelle tableaux-pièges sont sans titres… «c’est pour éveiller la curiosité des gens qui les regardent… ils seront ainsi obligés de me questionner et c’est avec plaisir que je leur expliquerai… c’est un moyen de communication par lequel je veux toucher tout le monde» ; ayant appris le langage des sourds-muets, même à cette catégorie de gens à qui personne ne pense, elle, elle y a pensé et voudrait les toucher…Sacrée Imène…ton papa a toutes les raisons d’être fière de toi et le chemin que tu t’es tracé a besoin d’aide et de p

 

 

Voyage dans le temps El Watan : 05 – 10 – 2006

 

La jeune plasticienne Imène Mebarki nous invite à un voyage dans le temps chargé de poésie, de rêverie et de mystère.
Sa collection, qui réunit une vingtaine de tableaux, met en relief la volupté de la gent féminine, une présence glamour omniprésente autour de laquelle polarisent les éléments témoins d’une civilisation. Patrimoine immatériel, culture, héritage séculaire sont autant de mots-clés que l’artiste greffe en filigrane sur ses subjectiles. Le visiteur se laisse aller à cette iconographie imaginaire et douillettement peinte. Elle semble construire son univers, dont le dialogue est illustré par des fragments de chaîne liant un peuple à un autre, une histoire à une autre, un conte à un autre. Tout semble démarrer pour revenir à la femme. Rien n’est superfétatoire pour l’artiste qui, à travers les formes singulières et des tons chromatiques criants, nous fait découvrir sa vision du monde forgée dans son for intérieur. « Il y a des images, des événements, des comportements qui m’interpellent et titillent mon être », nous dit Imène qui cristallise sa pensée aussi autour des textes d’Edouard Saïd et Djabran Khalil Djabran. « Leurs œuvres littéraires ne me laissent pas insensibles et m’inspirent dans mes esquisses », souligne-t-elle. Imène cultive cette propension à relier, dans un dialogue — parfois abscons — le monde mystérieux des abîmes au message du ciel. Elle délivre, néanmoins, des clés pour la compréhension de ses œuvres picturales : Hommage aux rêves, Regarde-moi dans les yeux, les Déesses de la vie, Délaissement, Dialogue entre les civilisations, sont autant de réalisations qui reconvoquent des pans de mémoire, des contes, des scènes qu’elle vole au détour de plusieurs civilisations.
L’expo dure jusqu’au 11 octobre

 

 

 

 

DIRECT MATIN

20 N°1767 JEUDI 22 OCTOBRE 2015 Culture WWW.DIRECTMATIN.FR DINA OGANOVA (DIKARKA)/MUSÉE DU QUAI BRANLY – PHOTOQUAI 2015 PALMARÈS DU PRIX SAINT-EXUPÉRY – VALEURS JEUNESSE LES ENFANTS DÉCIDENT DE TOUT Une valeur sûre pour les enfants passionnés de lecture. Décerné la semaine dernière, le prix Saint-Exupéry – Valeurs Jeunesse a récompensé trois ouvrages chacun dans une catégorie distincte. Le renard perché de Quitterie Simon et Magali Dulain remporte le prix Album. Le prix Roman a été décerné à De cape et de mots de Flore Vesco. Quant au prix Francophonie, il revient au Puits mystérieux d’Imène Mébarki. Ayant à cœur de promouvoir une littérature jeunesse de qualité chère à l’auteur du Petit Prince, le jury souhaite mettre en avant des ouvrages aux thématiques humanistes comme l’audace, la solidarité, le courage et la sagesse. Cette année, c’est plus d’une soixantaine d’albums et de romans qui ont été lus pour établir la présélection. Les enfants ont le dernier mot Un groupe d’adultes choisit ensuite quels livres seront soumis au jury d’experts, à savoir les premiers concernés, les plus jeunes. Et ce sont eux qui donnent le verdict final. « Les enfants n’ont pas beaucoup le temps de lire et il faut Direct Matin et vraiment qu’ils soient encouragés à le faire grâce à une offre de qualité », explique Solange Marchal, fondatrice du prix en 1987, qui s’inquiétait à l’époque d’une dégradation de la qualité de l’offre littéraire pour les plus jeunes. « Le courage, l’altruisme et la MUSÉE DU QUAI BRANLY tàoùcliatogueni les cultures présentent LA PHOTO DE LA SEMAINE « I Am Georgia » (2007-2014) D

Imène Mebarki: Une jeune artiste peintre

 

Imène Mebarki est une jeune artiste algérienne et algéroise. Elle n’est pas uniquement peintre elle est aussi sculptrice dessinatrice conteuse styliste, modéliste c’est une artiste et dommage de ne pas avoir présenté un de ses tableaux en plus de l’interview. Tant pis, contentons nous des mots pour la découvrir.
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Imène Mebarki est le symbole d’une jeunesse algérienne pétillante de vivacité, mais délaissée, l’image marquante d’une partie de la société, bourrée de talent mais ignorée…

Imène Mebarki, née à Alger en 1978, est une jeune et talentueuse artiste, issue d’une modeste famille de l’Algérois, d’un père aux dons multiples et d’une maman au foyer, juste soucieuse de la «bonne éducation» de ses enfants. Très attentive à ce qui se passe autour d’elle, dans son pays et dans le monde, plus mûre que la majorité des jeunes de son âge, imprégnée d’une culture livresque et d’une culture de la vie marquante, Imène est à la fois peintre, sculpteur, dessinateur, conteur, styliste, modéliste…des dons innés ou hérités, parfois délaissés, parfois cultivés, mais qui cherchent toujours à être exploités. Lors de notre présence à la galerie Racim d’Alger, où l’un de ses tableaux était exposé, à l’occasion de la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe», elle nous accorda ce petit entretien qui en dit long sur un talent qui avait du mal à trouver sa voie, parmi une jeunesse qui ne demandait qu’à s’épanouir…

L’Expression: Peut-on revenir un peu à vos débuts?
Imène Mebarki: J’ai toujours eu le don de dessiner, depuis mon plus jeune âge, mais la volonté de m’exprimer m’est venue au lycée, un jour où j’en ai eu marre d’être la docile jeune fille qui disait toujours oui mais à qui on disait toujours non, l’élève bien éduquée qui acceptait tout mais à qui on refusait tout. Un jour, j’ai pris mon courage à deux mains et j’ai dit, non… Depuis, j’ai pris confiance en moi et je me suis mise à m’exprimer. Pas du tout une révolte, juste une preuve d’existence…

Et vous avez choisi l’art comme moyen d’expression?
Oui, je m’exprimais à travers mes tableaux; de petits dessins, des croquis, des ébauches, des traits, de la couleur, du noir, du blanc, mais tout exprimait quelque chose en moi. J’ai commencé juste avec du contreplaqué et de la laque, ce n’était pas beau, pas esthétique ni techniquement travaillé, mais juste ressenti et exprimé tel quel, et cela me suffisait; en tout cas le message passait.

A quand remonte votre première exposition?
C’était en 2003, au Centre des loisirs scientifiques, à la médiathèque de Didouche-Mourad, à Alger. Je me suis juste présentée au directeur du centre, lui demandant l’autorisation d’y exposer mes tableaux, et il a gentiment accepté. J’ai fait la même chose avec le TNA où l’on m’a permis d’exposer dans leur hall à la même année. En fait, c’étaient toujours des initiatives personnelles que je prenais çà et là, dictées au hasard de mes pas.

Vous faites partie de l’Union nationale des arts culturels (Unac). Fait-on appel à vous lors des manifestations? «Alger, capitale de la culture arabe», par exemple?
Oui, de temps en temps, j’arrive à m’y infiltrer. Ce n’est pas toujours évident quand on n’a pas trop d’appui…Pour la manifestation qui se déroule actuellement à Alger, effectivement, j’ai la chance de voir mon tableau accroché, aujourd’hui, à la galerie Racim, et j’en suis fière. J’espère d’autres rendez-vous.

Pouvez-vous nous parler de ce tableau, justement?
Je l’ai intitulé Alger, sur le nuage. Ce sont deux femmes et derrière elles, la mosquée Ketchaoua. Il s’agit, en fait, d’Alger du monde arabe, du passé et de l’avenir, du patrimoine ancien et de la richesse moderne. C’est une manière de dire que nous devons nous unir, tous les Arabes doivent s’unir et aller de l’avant, nous nous devons de nous concilier avec notre glorieuse civilisation arabe, renouer avec nos origines…

Pourquoi toujours des femmes dans vos tableaux?
La femme est la source de vie. C’est aussi le meilleur aimant pour les hommes. Cela les attire et attise leur curiosité, celle des femmes aussi d’ailleurs. Par mes portraits de femmes, belles, élégantes et élancées, habillées à l’ancienne et à la mode, d’ici et d’ailleurs, j’attire les curieux qui veulent toujours en savoir plus et là, je transmets le message que je veux faire transmettre, c’est un piège qui marche, croyez-moi!

Pourquoi retrouve-t-on aussi des corps troués dans vos oeuvres?
C’est tout simplement pour dire qu’il y a, malheureusement chez nous, beaucoup d’hommes vides mais qui se prennent pour le nombril du monde. Ils sont peut-être bourrés de diplômes mais leur fond est vide et leur discussion insignifiante…Je veux surtout dire qu’il ne faut pas se fier aux apparences et qu’il faut donner sa chance à chacun…sans jugement de valeur injuste et injustifiée.

Que cherchez-vous à faire à travers votre art?
Je suis d’avis que chaque homme a un rôle à jouer dans la société, et encore plus l’intellectuel ou l’artiste, il a un message à faire passer, une idée à véhiculer…Je considère que nous nous devons tous de produire pour agir sur notre société et chacun dans son domaine, on aboutira sûrement à quelque chose. Moi, mes ambitions sont toutes simples, faire voir ce qui est visible à l’oeil nu: que la vie est belle et qu’elle vaut la peine d’être vécue malgré ses peines et ses difficultés, faire sentir à l’humain ce qu’il doit ressentir en tant qu’humain: l’amour de l’autre, l’amour du prochain et surtout l’amour et la fierté envers sa mère patrie…C’est absurde peut-être à dire, mais moi, par exemple, je suis arrivée à voir mon pays à travers le regard de l’autre, l’étranger.

Et j’en ai découvert des choses sur «mon Algérie». C’est ainsi et à travers ce bavardage – parfois à bâtons rompus – que nous avons découvert cette jeune artiste, d’une sensibilité extrême et d’une naïveté rare, que l’on retrouve balancée entre deux rives: l’innocence d’une enfance enfouie et la violence d’une maturité éclose et qui se voit bercée entre deux songes: rêver d’une belle réalité ou réaliser un beau rêve…

par L’expression
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